8 mars : L’ONU célèbre la contribution des femmes et des filles à un avenir durable

Faire progresser l’égalité des sexes dans le contexte de la crise climatique et de la réduction des risques de catastrophes est l’un des plus grands défis mondiaux du 21e siècle, a souligné l’ONU à l’occasion de la Journée internationale des femmes. Le thème de la journée cette année est « L’égalité des sexes aujourd’hui pour un avenir durable  ».

Il permet d’explorer la façon dont les femmes et les filles mènent la voie en matière d’adaptation, d’atténuation et de réponse aux changements climatiques dans le monde entier, en se transformant en leaders puissantes et porteuses de changement pour un avenir plus durable pour l’ensemble de l’humanité.

Dans son message à l’occasion de la journée, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a souligné l’importance du rôle des femmes et des filles dans la lutte contre les changements climatiques.

« Nous avons besoin de plus de femmes ministres de l’Environnement, ou Premières ministres, Présidentes et cheffes d’entreprise", a-t-il indiqué. « Elles ont le pouvoir d’inciter les pays à affronter la crise climatique, à créer des emplois verts et à construire un monde plus juste et plus durable. Nous ne pouvons pas sortir de la pandémie en faisant reculer l’horloge de l’égalité des sexes ».

Les femmes plus vulnérables aux impacts des changements climatiques

Pour ONU Femmes, il ne fait aucun doute que les femmes sont plus vulnérables aux impacts des changements climatiques que les hommes, car elles sont en majorité les plus pauvres de la planète et dépendent davantage des ressources naturelles, si menacées par l’évolution des conditions climatiques.

Cependant, en dépit du nombre croissant de preuves les liens vitaux entre le genre, l’équité sociale et le changement climatique continuent d’être remis en question. Par ailleurs, les progrès réalisés vers un monde plus égalitaire entre les sexes sont freinés par des crises qui se multiplient, se conjuguent et s’aggravent mutuellement, dont la plus récente, l’agression dont fait l’objet l’Ukraine aujourd’hui.

Quelle que soit la nature de la crise – conditions climatiques ou conflits armés –, ce sont les femmes et les filles qui sont les premières touchées et qui en souffrent le plus, a indiqué ONU Femmes, réitérant que sans égalité des sexes aujourd’hui, un avenir durable et égalitaire demeure hors de portée.

« L’accélération des crises liées aux changements climatiques et à la dégradation de l’environnement porte atteinte de manière disproportionnée aux droits et au bien-être des femmes et des filles », a déclaré Sima Bahous, Directrice exécutive d’ONU Femmes.

« Nous avons aujourd’hui la possibilité de placer les femmes et les filles au cœur de notre planification et de nos actions, et d’intégrer les perspectives de genre dans les lois et les politiques mondiales et nationales. Nous avons la possibilité de repenser, de redimensionner et de réattribuer les ressources. Nous avons la possibilité de tirer parti du leadership des femmes et des filles qui défendent l’environnement et des activistes du climat pour guider la conservation de notre planète », a-t-elle insisté. « Les changements climatiques sont des multiplicateurs de menaces. Mais les femmes, et en particulier les jeunes femmes, sont des multiplicatrices de solutions  ».

Impact de la pandémie de Covid-19 sur les femmes et les filles

Les conséquences économiques et sociales de la pandémie de Covid-19 ont impacté de manière disproportionnée les femmes et les filles, réduisant d’autant leur capacité à résister aux effets de la crise climatique et environnementale.

La difficulté pour elles de concilier travail et famille, la fermeture des écoles et la perte d’emplois dans les secteurs à prédominance féminine ont eu pour effet de limiter encore davantage leur participation au monde du travail. En 2020, environ 113 millions de femmes âgées de 25 à 54 ans, vivant avec un conjoint et de jeunes enfants, ont dû abandonner la vie active.

Selon l’UNICEF, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, plus de 11 millions de filles dans le monde ne retourneront probablement pas à l’école après la pandémie, et 10 millions de filles supplémentaires risquent d’être victimes de mariages d’enfants au cours des dix prochaines années. En outre, selon le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), deux millions de cas supplémentaires de mutilations génitales féminines pourraient avoir lieu.

Le confinement a ainsi contraint les enfants à passer davantage de temps à la maison, et ce sont les filles qui endossent la plus grande partie des travaux domestiques. Nombre d’entre elles, victimes de violences, subissent une promiscuité forcée avec leur agresseur et sont coupées des services et des communautés qui contribuent à les protéger, résultant une hausse de la violence fondée sur le genre, y compris la violence sexuelle.

Les changements climatiques augmentent également les vulnérabilités dues aux violences basées sur le genre. Partout dans le monde, les femmes assument une responsabilité disproportionnée lorsqu’il s’agit d’assurer l’alimentation de leur famille, de se procurer de l’eau ou du matériel combustible, tâches que le dérèglement du climat rend plus longues et plus difficiles, a expliqué ONU Femmes.

La raréfaction des ressources et la nécessité de se déplacer sur de plus longues distances pour se les procurer, exposent les femmes à davantage de violence et à des facteurs de risque accrus liés à la traite des êtres humains, au mariage des enfants ou à l’obligation de générer des revenus pour échapper à la violence domestique.

Donner les moyens aux femmes et aux filles de faire entendre leur voix

Selon ONU Femmes, les femmes et les filles sont capables d’agir pour enrayer les effets du climat et préserver l’environnement à tous les niveaux, mais leurs voix, leur pouvoir d’action et leur participation sont insuffisamment soutenus, financés, valorisés et reconnus.

Il est donc essentiel, pour le développement durable et une plus grande égalité des sexes, de continuer à étudier les moyens permettant aux femmes et aux filles de faire entendre leurs voix et d’être des protagonistes, au même titre que les hommes, dans la prise de décisions liées aux changements climatiques et à la durabilité.

Des solutions doivent êtres élaborées au travers de politiques et des programmes de réduction des risques climatiques, environnementaux et de catastrophes. Elles doivent intégrer une perspective de genre, promouvoir et protéger les femmes qui militent en faveur des droits humains environnementaux et renforcer la résilience des femmes et des filles et de leurs organisations.

Selon l’UNICEF, cela signifie aussi protéger les filles de toutes les formes de violence, y compris les pratiques préjudiciables telles que les mariages d’enfants et les mutilations génitales féminines.

L’émancipation des filles est un moteur de progrès. Partout dans le monde, des filles défendent leurs droits et appellent justement à ce type d’avancées. « Nous devons être à leur écoute », appelle l’agence onusienne. « La stabilité, la paix et la prospérité mondiales en dépendent ».

À l’occasion de la Journée internationale des femmes, l’UNICEF demande l’engagement de tous pour un redressement postpandémique centré sur les filles « afin de créer un monde plus juste et plus égalitaire pour elles, et un avenir plus radieux, plus paisible et plus prospère pour nous tous ».


Commenter l'article

Déjà ...

00
Jours
00
Heures
00
Minutes
00
Secondes

Depuis le coup d'Etat 30 août 2023