Guinée-Bissau : l’opposition dénonce un « faux coup d’État » orchestré par le président sortant

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Quelques heures après l’annonce par des militaires de la prise de contrôle du pays et de la suspension du processus électoral en Guinée-Bissau, le Front populaire, coalition de l’opposition dirigée par Armando Lona Nhind, a publié un communiqué sur le réseau social Facebook. Dans ce document, l’opposition accuse le président sortant, Umaro Sissoco Embaló, d’être l’instigateur d’une « mise en scène » destinée à empêcher la publication des résultats du scrutin du 23 novembre.

La tension est montée d’un cran ce mercredi 26 novembre à Bissau. En début d’après-midi, un groupe de militaires a annoncé avoir pris le « contrôle total du pays », ordonné la fermeture des frontières, instauré un couvre-feu et suspendu le processus électoral. Cette déclaration est intervenue alors que la nation bissau-guinéenne attendait toujours la proclamation des résultats de la présidentielle et des législatives tenues dimanche dernier.

Quelques heures plus tard, le Front populaire, regroupant plusieurs partis de l’opposition, a réagi. Dans un communiqué signé à Bissau, la coalition dénonce un « coup d’État simulé » orchestré, selon elle, par le président sortant Umaro Sissoco Embaló, avec la complicité du général Biaguê Na N’tam, chef d’état-major général des forces armées.

Le texte accuse le chef de l’État d’avoir mobilisé des « milices rattachées à la présidence » pour mettre en scène une prise de pouvoir militaire destinée à bloquer, selon le communiqué, l’annonce des résultats « qui confirmeraient sa défaite sans équivoque ». Le Front populaire affirme disposer d’« informations crédibles » selon lesquelles Umaro Sissoco Embaló envisagerait de nommer un président et un Premier ministre intérimaires avant de convoquer un nouveau scrutin auquel il se représenterait.

La coalition pointe également ce qu’elle considère comme une incohérence. En effet, bien qu’affirmant être détenu par les militaires, le président sortant a accordé plusieurs entretiens à des médias internationaux pour annoncer sa situation, ce que le Front populaire voit comme une preuve de la supercherie. Le communiqué révèle aussi qu’avant l’opération, il aurait ordonné à la Garde nationale d’attaquer les locaux de la Commission nationale des élections (CNE).

Dans sa déclaration, l’opposition « condamne avec véhémence » ce qu’elle qualifie de « conspiration criminelle », accuse l’armée de complicité et appelle les « forces vives de la nation » à résister à la « dérive dictatoriale » du président sortant. Elle interpelle également la communauté internationale, qu’elle juge « silencieuse » face à la situation.

Tard dans la journée du mercredi 26 novembre, la CEDEAO et l’Union Africaine ont déclaré avoir pris acte de la situation. Elles ont appelé à la libération des personnes arrêtées et au retour à l’ordre constitutionnel le plus rapidement possible.


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