RDC : près de 85.000 personnes contraintes de fuir suite à un regain des violences au Nord-Kivu

A la suite d’une nouvelle escalade de violence depuis le début d’octobre à Masisi, près de 85.000 personnes ont dû fuir diverses localités de la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, s’est alarmée lundi l’ONU.

« Depuis la recrudescence de la violence armée le 1er octobre dans le territoire de Masisi, au moins 20 civils ont été tués et plus de 30 autres blessés, selon des sources humanitaires locales  », a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU ( OCHA ) dans son dernier rapport de situation humanitaire consacré à ce pays.

Selon OCHA, la situation humanitaire dans les territoires de Masisi et Rutshuru, au Nord-Kivu, connait une détérioration significative, avec la résurgence de violents affrontements entre groupes armés.

Plus de 84.700 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile, selon un décompte effectué dimanche 8 octobre. Selon OCHA, les personnes déplacées ont cherché refuge dans divers endroits, notamment Mweso, Nyanzale, Kitshanga, Kalemba, Pinga, Kibachiro, Kahira, Ngingwe, Kyatembe et d’autres localités situées dans le territoire de Masisi.

Depuis la semaine dernière, des affrontements opposant les rebelles du M23 et des groupes armés locaux dont des milices Wazalendo sont signalés dans le Masisi.

« Le 8 octobre, les affrontements armés se sont intensifiés dans le territoire de Masisi, en particulier dans la zone de santé de Mweso, ainsi que dans le territoire de Rutshuru, englobant les zones de santé de Birambizo, Bambo et Tongo  », a décrit OCHA.

Les acteurs humanitaires prêts à apporter leur assistance

Selon OCHA, les axes Burungu-Kilorirwe et Kitshanga-Mweso dans le territoire de Masisi, ainsi que les axes Mabenga-Kiwanja, Ishasha-Kiwanja et Rugarama-Kiwanja dans le territoire de Rutshuru, ont été les principaux points de violences intenses.

Sur le terrain, l’accès aux zones affectées reste gravement restreint pour les acteurs humanitaires en raison de l’intensification des combats.

Par conséquent, les interventions humanitaires prévues, notamment la fourniture de nourriture et d’articles ménagers à 15.000 personnes déplacées dans la localité de Mokoto à Masisi, prévues pour ce lundi 9 octobre, ont dû être reportées. La circulation reste également suspendue sur les axes Kitshanga-Mweso et Kitshanga-Goma.

Des contraintes d’accès similaires sont observées dans le territoire de Rutshuru, où des attaques simultanées sur plusieurs axes routiers le 8 octobre ont entraîné la perte d’au moins une personne. De plus, l’accès à Kiwanja est encore plus entravé depuis les derniers événements, alors que plusieurs organisations humanitaires y ont déployé du personnel.

En attendant, les partenaires humanitaires se préparent à fournir une assistance urgente dès que la sécurité le permettra. Les acteurs humanitaires estiment pouvoir assister au moins 150.000 personnes, après une évaluation des capacités d’intervention disponibles.

OCHA assure la coordination d’une possible réponse humanitaire en collaboration avec l’ensemble des partenaires humanitaires.

« Il convient de souligner l’urgence impérieuse d’améliorer les conditions de sécurité afin de faciliter l’accès et de permettre une réponse humanitaire efficace  », a conclu OCHA.


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