Centrafrique : l’ONU accuse les autorités et leurs « alliés russes » d’entraver des enquêtes

Un expert indépendant des Nations unies a accusé vendredi les autorités centrafricaines et les paramilitaires russes « d’entraver systématiquement le travail des enquêteurs  » et dénoncé « les exactions des alliés russes contre les populations  » lors d’une conférence de presse à Bangui.

« Il y a des blocages de la part des alliés russes  » et de «  l’armée centrafricaine  » empêchant l’ONU d’« accéder aux lieux où des violations auraient été commises  » ou même d’accomplir ses « tâches régulières », a expliqué à la presse Yao Agbetse, expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en RCA.

« Il n’est pas acceptable qu’il y ait des obstacles, que ces obstacles viennent des FACA (Forces armées centrafricaines), des forces de sécurité intérieure, des groupes armés ou des alliés russes, pour nous c’est inacceptable  » a-t-il décrié. Agbetse a, en outre, souligné que « cela peut laisser supposer que les entités qui procèdent ainsi ne veulent pas la manifestation de la vérité, et cela est inacceptable. »

Lors de sa conférence de presse à Bangui, Yao Agbetse a également déclaré que « les alliés russes sont les auteurs de plusieurs exactions contre la population civile, comme le fait de se rendre dans les villages et de menacer la population, de tirer avec des armes sur des animaux comme les vaches, et de prendre possession d’un certain nombre de bovins sans en payer le prix aux éleveurs ou aux agriculteurs. »

L’avocat des droits de l’homme et enseignant-chercheur originaire du Togo, à la suite d’une visite d’une semaine en Centrafrique, a déclaré à la presse avoir recueillis des témoignages et informations sur les violations des droits de l’homme et le droit international humanitaire.

En 2021, l’ONU avait également accusé les mercenaires russes et les forces centrafricaines d’abus, parallèlement à sa condamnation permanente des crimes commis contre les civils par les groupes rebelles du pays.

A la mi-2021, le groupe d’experts de l’ONU, chargé de la Centrafrique et du contrôle de l’embargo sur les armes imposé à ce pays, avait dénoncé des exactions commises contre des civils lors d’opérations des forces de sécurité centrafricaines et de paramilitaires russes du groupe Wagner, liés par contrat avec les autorités centrafricaines.

Le gouvernement centrafricain avait lui-même reconnu en octobre certaines accusations formulées par l’ONU, notamment sur des crimes et actes de torture, commis « majoritairement » par des rebelles mais aussi des soldats centrafricains et leurs alliés.


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