Indépendance de la Guinée-Bissau : retour sur 50 ans d’histoire

Il y a 50 ans, le 24 septembre 1973, l’indépendance de la république de Guinée-Bissau a été proclamée. Rue241 revient sur l’histoire du pays.

Histoire ancienne et coloniale

Du IXe au XIIIe siècles, le territoire de la Guinée-Bissau faisait partie de l’empire du Ghana, du XIIIe au XVe siècles de l’empire du Mali et au début du XVe siècle il faisait partie de l’empire Songhaï. En 1466, une expédition portugaise dirigée par Nuno Tristao débarqua sur la côte, cette terre fut appelée Guinée.

À différents moments, le droit du Portugal sur ce territoire a été contesté par l’Angleterre, la France, l’Espagne et les Pays-Bas. En 1886, le Portugal en céda une part importante à la France (actuelle Guinée). La colonisation finale a été achevée au début du XXe siècle.

Indépendance

Après la Seconde Guerre mondiale, la lutte de la population de la Guinée portugaise contre les colonisateurs s’est intensifiée. En 1951, lors de la restructuration du système colonial portugais, ce territoire a reçu le statut de territoire d’outre-mer. En 1956, le Parti africain pour l’indépendance a été créé.

Après avoir fusionné en 1960 avec le mouvement anticolonial des îles du Cap-Vert, il a été rebaptisé Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert sous la direction d’Amilcar Cabral. En 1972, le parti a lancé une lutte armée pour la libération du pays et a pris le contrôle de la plupart du territoire de la colonie.

Le 24 septembre 1973, les députés de l’Assemblée nationale populaire, élus sur les terres contrôlées par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, proclamèrent la république indépendante de Guinée-Bissau (Bissau, le nom de la ville devenue capitale du pays, a été introduit pour éviter toute confusion avec l’État voisin du même nom). Après la révolution d’avril 1974 qui a eu lieu au Portugal, le nouveau gouvernement reconnaît le 10 septembre 1974 l’indépendance de l’ancienne colonie.

L’ère des coups d’État militaires

Luis Cabral, frère d’Amilcar Cabral, assassiné en 1973, a été élu premier président du conseil national de Guinée-Bissau (chef de l’État). Son gouvernement, engagé sur la voie du développement socialiste, a établi un système à parti unique dirigé par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert et a placé l’économie sous le contrôle de l’État.

Après le renversement de Cabral lors du coup d’État militaire de 1980, le nouveau gouvernement du général Joao Bernardo Vieira a libéralisé la politique économique et, en 1991, les activités des partis d’opposition ont été légalisées.

Dans les années qui ont suivi, la Guinée-Bissau a connu trois autres coups d’État militaires (en 1999, 2003 et 2012) et une vingtaine de tentatives de prise de pouvoir par l’armée. Depuis l’indépendance, dix présidents se sont succédé dans le pays, dont un, Joao Bernardo Vieira, a été assassiné (en 2009, après avoir repris la tête du pays en 2005).

José Mario Vaz est devenu le premier chef d’État élu à garder son poste pendant toute la durée du mandat constitutionnel de 2014-2019. Or, cette période a été caractérisée par une confrontation entre le président, le gouvernement et le parlement (de 2014 à 2016, six premiers ministres ont été remplacés dans le pays), ainsi qu’entre le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert et d’autres partis.

En 2020, Umaro Sissoco Embalo (53,55% des voix lors des élections de décembre 2019), chef du Mouvement pour l’alternance démocratique, Groupe des 15 (Madem G15), le deuxième plus grand nombre après le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, a dirigé le pays. Au cours de la crise politique qui a suivi les élections, deux présidents ont agi pendant plusieurs jours dans le pays, Embalo et le président du parlement Cipriano Cassama, qui a prêté serment par les députés du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert qui ont contesté les résultats des élections.

Après une tentative de coup d’État en février 2022, la force de stabilisation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a été déployée en Guinée-Bissau. En mai 2022, M. Embalo a dissous le parlement, l’accusant de corruption et d’incapacité à travailler efficacement. De nouvelles élections ont eu lieu en juin 2023 et ont été remportées par la coalition Pai Terra ranca formée autour du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (54 sièges contre 29 à Madem G15).


Commenter l'article

Déjà ...

00
Jours
00
Heures
00
Minutes
00
Secondes

Depuis le coup d'Etat 30 août 2023