Canton Ozouri : Les populations sensibilisées sur la pêche illicite et la vente de terrains

La vente illégale de terrains et la pêche illicite ont fait l’objet d’une journée de sensibilisation à l’endroit des populations du canton Ozouri (Ogooué-Maritime). Impulsée par la préfecture de Bendjé en collaboration avec la direction provinciale des pêches, la direction provinciale de l’habitat et de l’agence nationale des parcs nationaux, il était question d’informer les populations sur la réglementation en vigueur.

La pêche illicite non-déclarée et non-réglementée, ou pêche illégale, constitue une concurrence déloyale. Elle est pratiquée principalement en haute mer où dans les zones côtières des pays où les réglementations et contrôles sont plus faibles. Sans restriction de capture, les ressources sont exploitées au maximum, pour la plupart avec des engins de pêche destructifs qui détériorent considérablement les écosystèmes marins.

C’est à ce titre que la préfecture du département de Bendjé a organisé le week-end dernier dans la province de l’Ogooué-Maritime, plus précisément au canton Ozouri, une journée de sensibilisation sur la pêche illicite mais également sur la vente déloyale de terrains. Une action qui s’inscrit dans le cadre des missions régaliennes dévolues aux personnels de commandement. 

« Le gouvernement de la République a créé des zones protégées. En ce qui concerne la pêche, beaucoup ne maîtrise pas les zones où ils doivent pêcher. Sur tout le territoire national il y a également le problème de la vente illicite de terrains. Et donc il était important que les populations connaissent leurs limites et ne fassent pas de vente de gré à gré, mais qu’elles puissent connaître les procédures des terres où elles vivent », a précisé la préfète du département de Bendjé Eugénie Caroline Kamara. 

En effet, la situation de la pêche illicite et la vente des terrains de gré à gré est une préoccupation de la préfecture et du conseil départemental de Bendjé. Pour contrer cette activité qui a pris de l’ampleur, les autorités compétentes comptent renforcer les mesures de gestion et de contrôle des pêcheries, assurer la mise en œuvre des accords internationaux en matière de lutte contre la pêche illicite et la vente illégale de terrains, améliorer les outils de traçabilité des systèmes d’approvisionnement de pêche, sensibiliser les acteurs professionnels sur les conséquences de la pêche illicite et surtout, sensibiliser les consommateurs à des choix responsables de produits de la mer. 

« Tous les pêcheurs du canton Ozouri, il est important de vous faire identifier. Si vous aviez des problèmes sur votre identification, je me mets à votre disposition. Nous sommes là pas pour la guerre, mais pour vivre ensemble et faire respecter les lois. Sachez que le commerce informel n’est pas bon », a indiqué le président du conseil départemental de Bendjé, Dr Louis Barris Ogoula Olingo qui a précisé en ce qui concerne le foncier, que son institution va initier dans les jours avenir, une mission de recensement élargi dans les domaines de la pêche et de l’agriculture. 

Sauf que la pêche illicite compromet la gestion des réserves de poissons en perturbant les processus réglementaires. Elle sape les initiatives de l’économie bleue, coûtant ainsi au Gabon, des millions de FCFA de revenus perdus. La pêche illicite représente une menace pour le renouvellement des ressources halieutiques après la traversée de l’embouchure et pour les moyens de subsistance de ceux qui en dépendent. D’où l’intérêt des autorités de la réglementer.

« Y a des textes qui nous indiquent comment on doit pêcher. Et le code de pêche, le décret 579 et l’arrêté N⁰10 qui déterminent les mailles et la longueur des filets et bien sûr, l’arrêté 234 qui interdit aux non-nationaux dans les lacs, lagunes et rivières sont les éléments que vous devriez avoir », a expliqué le directeur provincial des pêches Ange Marie Ngoubou.

Pour ce qui est du foncier, en effet, au canton Ozouri sur la partie continentale, actuellement il n’est plus rare de voir plusieurs personnes se plaindre d’escroquerie en matière foncière. Les escrocs de tout poil y ont trouvé une terre de prédilection au point où, une même portion de terre est ainsi malhonnêtement vendue à plusieurs acheteurs. C’est pourquoi, la direction provinciale de l’habitat au cours de cette journée de sensibilisation sur la vente illégale de terrains, a tenté d’apporter des précisions à toute la ‹‹ mafia ›› qui existe autour de cette affaire.

« La vente illégale de terrains en République gabonaise est un fléau. Elle est très souvent pratiquée par des jeunes. Cette terre est un bien commun. La constitution gabonaise dans ses lignes n’a pas prescrit des terrains ancestraux, ça n’existe pas. Ne peut vendre en République gabonaise suivant les textes de loi au décret 257, que celui qui a un titre de propriété », précise le directeur provincial de l’Habitat Onésime Fall Maguegui. 

En somme, pour faire face aux conséquences de la pêche illicite, irrégulière et non réglementée, les gouvernants envisagent faire asseoir nécessairement un système d’exploitation durable des ressources halieutiques avec des données sur l’effort de pêche, le volume des captures et des débarquements par type d’espèces de poissons, par type d’engin de pêche, par zone de pêche et par unité de temps.

Auquel cas, ce type de pêche continuera d’entraver les efforts du Gabon ou toutes organisations régionales et internationales dans la gestion de la pêche ou dans la conservation des stocks de poissons. Dans deux semaines, une autre campagne de sensibilisation de ce type aura lieu à l’endroit des populations de N’tchéngué, où résident également une forte concentration des pêcheurs nationaux et d’autres colonies étrangères. 


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