Lutte contre l’obésité : une nouvelle génération de médicaments suscite espoirs et incertitudes
publié le : 23 novembre 2024 à 23h18min | MàJ : 23 novembre 2024 à 23h40min
Rédacteur : La rédaction d’LBVnews
L’arrivée de médicaments révolutionnaires contre l’obésité, comme le Wegovy de Novo Nordisk et le Mounjaro d’Eli Lilly, suscite une vague d’enthousiasme parmi les médecins et les patients. Ces traitements permettent, avec une simple injection hebdomadaire, de perdre jusqu’à 15 à 20 % du poids corporel, une avancée inédite dans le combat contre cette épidémie mondiale. En France, environ 10 000 personnes bénéficient déjà d’un accès précoce au Wegovy, qui a transformé les vies de nombreux patients en atténuant les sensations de faim et en facilitant une alimentation contrôlée. Pour beaucoup, ces injections représentent une « libération » après des années de frustration face aux échecs des régimes.
Toutefois, ce succès ne va pas sans questionnements. Les incertitudes sur les effets à long terme de ces traitements, ainsi que leur coût élevé – environ 1 349 dollars par mois aux États-Unis – posent des défis pour les systèmes de santé. Les effets secondaires potentiels, comme les nausées, les troubles digestifs ou encore des risques rares d’inflammations du pancréas, soulèvent des préoccupations. En outre, les spécialistes s’inquiètent de l’usage détourné de ces médicaments par des personnes ne souffrant pas d’obésité sévère, et du possible retrait du marché en cas d’apparition d’effets indésirables graves.
La recherche montre également des perspectives intrigantes : le GLP-1, principe actif de ces médicaments, pourrait apaiser des troubles liés aux addictions et même réduire le risque de récidive d’accidents cardiovasculaires. Une expansion des indications thérapeutiques est à l’étude, avec des essais sur des maladies comme le syndrome des ovaires polykystiques ou la NASH, une maladie du foie.
Alors que les laboratoires pharmaceutiques voient leurs profits s’envoler, la question de la prévention reste cruciale. Experts et gouvernements soulignent que la solution durable réside dans une politique nutritionnelle et sanitaire efficace : taxation des produits transformés, promotion d’une alimentation saine et accessibilité à l’exercice physique. Mais face à des industries influentes et des investissements limités dans ces mesures de prévention, les solutions semblent encore lointaines. Pour l’heure, cette « révolution anti-obésité » suscite espoir et vigilance, avec un impact économique et social indéniable.