Être en forme : un facteur clé pour vivre plus longtemps, selon une nouvelle étude
publié le : 13 janvier 2025 à 20h21min | MàJ : 13 janvier 2025 à 20h21min
Rédacteur : La rédaction de Rue241
Une récente étude publiée dans le British Journal of Sports Medicine révèle que la condition physique est bien plus déterminante pour la longévité que le poids corporel. Cette analyse approfondie, basée sur les données de près de 400 000 personnes, montre que le manque de forme physique peut multiplier par deux ou trois le risque de décès prématuré, indépendamment de l’âge ou de l’indice de masse corporelle (IMC).
Dirigée par Siddhartha Angadi, physiologiste à l’Université de Virginie, l’étude démontre que les personnes obèses mais physiquement en forme ont un risque de mortalité bien inférieur à celles ayant un poids dit « normal » mais une faible condition physique. « Cela nous rappelle que la forme physique est bien plus importante que l’aspect corporel quand il s’agit de santé et de longévité », souligne Angadi.
Les conclusions s’appuient sur une compilation de 20 études internationales, incluant 30 % de femmes. Les chercheurs ont comparé la condition physique des participants, mesurée par des tests d’effort cardiovasculaires, avec leur IMC et les taux de mortalité observés sur une période allant jusqu’à deux décennies. Les participants les moins en forme – situés dans les 20 % inférieurs pour leur âge et leur sexe – présentaient un risque de décès prématuré bien plus élevé, quelle que soit leur corpulence.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les individus obèses mais en bonne forme physique ont une meilleure espérance de vie que les personnes de poids normal, mais inactives. Ces résultats remettent en question la perception commune selon laquelle le poids est le principal indicateur de la santé. Selon Angadi, « d’un point de vue statistique, la condition physique élimine en grande partie les risques liés à l’obésité ».
Cette étude s’inscrit dans une tendance croissante des recherches à démontrer que l’activité physique, même à faible intensité, peut significativement réduire le risque de mortalité. En 2021, une analyse précédente avait déjà montré que l’exercice pouvait réduire ce risque de 30 %, même sans perte de poids, soit le double des bénéfices associés à un régime alimentaire seul.
Un des aspects clés de l’étude est qu’elle suggère qu’il faut peu d’efforts pour passer de « non en forme » à « en forme ». Selon Angadi, il suffit d’atteindre le 21e centile de condition physique pour améliorer sa santé. Cela pourrait se traduire par des activités simples comme des marches rapides régulières, où l’effort est suffisant pour parler sans pouvoir chanter.
Pour Barry Braun, directeur du laboratoire de recherche sur la performance humaine à l’Université du Colorado, cette étude est une avancée importante. « Elle confirme que la condition cardiorespiratoire protège contre la mortalité à tout IMC et que cela est vrai pour les femmes comme pour les hommes », explique-t-il.
De plus, ces découvertes ont des implications directes pour les individus cherchant à améliorer leur santé. Au lieu de se concentrer exclusivement sur la perte de poids, les experts encouragent à privilégier un mode de vie actif. John Thyfault, professeur à l’Université du Kansas, résume : « Le fait de bouger plus vous rendra plus sain, peu importe votre poids actuel . »
L’étude arrive à un moment où de nombreuses personnes adoptent des résolutions de nouvelle année, souvent axées sur la perte de poids. Cependant, ses résultats rappellent qu’un mode de vie actif, même sans perte de poids significative, offre des bénéfices tangibles pour la santé et la longévité.
En fin de compte, les chercheurs espèrent que cette étude motivera davantage de personnes à intégrer l’exercice dans leur quotidien, qu’il s’agisse de marche rapide, de natation ou de toute activité physique adaptée. « L’essentiel, c’est de bouger », conclut Angadi, insistant sur le fait que chaque effort compte pour vivre mieux et plus longtemps.