Oyem : Une gabonaise de 40 ans prend 25 ans de prison pour avoir poignardé au cou son petit ami
publié le : 4 août 2025 à 12h44min | MàJ : il y a 3 heures
Rédacteur : Anna Bibang

La Cour criminelle d’Oyem a rendu son verdict mardi dernier dans une affaire vieille de dix ans qui avait bouleversé le quartier Methui, dans le premier arrondissement de la ville. Marguerite Ntsame Edebeng, aujourd’hui âgée de 40 ans, a été reconnue coupable du meurtre de son compagnon Clovis Ovono Mezui, qu’elle avait poignardé en mars 2015 à l’issue d’une violente dispute. Elle écope de 25 ans de réclusion criminelle, dont 10 ans avec sursis, assortis d’un million de francs CFA de dommages et intérêts.
Tout part d’une nuit alcoolisée. Le 28 mars 2015, le couple rentre d’une soirée bien arrosée passée dans un bar du quartier Boulbess. Clovis reproche à sa compagne un comportement jugé suspect : celle-ci n’a cessé de répondre à des appels durant la soirée. De retour à Methui, la dispute s’envenime dans le taxi. En colère, Clovis arrache le téléphone portable qu’il lui avait offert. Une fois chez eux, le drame se noue.
Un crime reconnu
À peine arrivée dans le studio, Marguerite se dirige vers la cuisine, s’empare d’un couteau et poignarde son compagnon au cou. Clovis Ovono Mezui succombe à sa blessure dans les minutes qui suivent. L’accusée, elle, prend la fuite. Interpellée plus tard, elle reconnaîtra les faits à toutes les étapes de la procédure. À l’audience du 29 juillet dernier, elle a une nouvelle fois avoué son geste devant les juges.
Le ministère public, représenté par le procureur général adjoint Ghislain Kandi, a confirmé la culpabilité de l’accusée, tout en admettant l’existence de circonstances atténuantes. Son avocat, Me Pierre-Claver Ndong Ondo, a plaidé pour la requalification des faits en « coups mortels », insistant sur le fait que sa cliente avait été violentée physiquement au cours de la dispute.
Un verdict à mi-chemin
La cour n’a pas retenu cette requalification, mais a tout de même fait preuve de relative clémence. Le président de céans, Christ Noël Mangono Mambili, a condamné Marguerite Ntsame Edebeng à 25 ans de réclusion criminelle, dont 10 ans avec sursis. Une peine qui tient compte de la gravité du geste, mais aussi des circonstances émotionnelles et de l’état d’alcoolisation de la soirée.
Ce drame, survenu dans un contexte de tension conjugale, soulève une fois encore la question des violences au sein des couples et de la gestion des conflits affectifs. Si la justice a tranché, la tragédie laisse deux familles brisées : celle du défunt, qui pleure un proche, et celle de l’accusée, désormais séparée de ses enfants pour de longues années.